La communication autour de la sexualité débute également à la naissance. Elle est d’abord non verbale, à travers l’interaction entre l’enfant et ses parents au quotidien: le contact, les gestes, les caresses, l’allaitement, le bain, la voix apaisante de la mère, etc. «Ce sont autant de moments de bien-être très intenses, et qui déclenchent déjà la lubrification vaginale chez la petite fille et l’érection chez le petit garçon, qui sont des réactions naturelles, non contrôlées», explique Sophia Lessard.
Toutefois, ces réactions peuvent déjà mettre les parents mal à l’aise, se demandant s’ils font quelque chose de mal. Une étude a ainsi montré qu’on consacrait beaucoup moins de temps à changer les couches d’un bébé garçon que celles d’une fillette. Cela parce que le petit garçon a des réactions visibles (des érections). Dès lors, gênés, certains adultes se limitent à effectuer les gestes essentiels, sans autres marques d’affection. Or, l’enfant a besoin de ces contacts, de tendresse, de massages, sans fonction abusive. «Il s’agit non seulement d’accueillir l’enfant avec bienveillance au début de sa vie, mais aussi de lui donner le goût de vivre. Laissé à l’abandon, sans affection, il risque de s’éveiller plus lentement à son entourage, voire de subir des carences qui le portent à se laisser mourir», souligne la sexologue.